LE CURIEUX VOYAGE D'UN VÉLO EN BOIS
ENGLISH : On the 22, 23 and 24 of March was the last edition of the movie festival curious travelers. During that event Open Sources highjack the design and run with the team of the festival in order to produce the energy required for the documentaries projections.
After a first collaboration for Tatoujuste’s scenography, the festival team entrust Open Sources to make a prospective study which aim at building two bikes with waste collected locally. OS has to fit perfectly with the first design study and drawings made by BP Design. A new drawing was done in order to reshape the structure, the materials used and the knowhow involved in the production. Five prototypes of bikes were produced. Two of them were made with reuse materials in our workshop (old beds for the seat, market crates and supermarket hardboard, old benches of church for the armature) and three others in plastic done by some subcontractors selected by BP Design. Each prototype can produce about 100W. Only three bikes were enough to supply the video projector for a 54 minutes long documentary.
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FR : Les 22, 23 et 24 mars 2013 se tenait la 34ème édition du festival de films Curieux Voyageurs. À cette occasion, Open Sources détourne le design et pédale en compagnie du peloton pour fournir l’énergie nécessaire à la projection des films documentaires.
OPEN SOURCES DÉTOURNE LE DESIGN ET PÉDALE EN COMPAGNIE DE L’ÉQUIPE DU FESTIVAL CURIEUX VOYAGEURS.
L'initiative est lancée en 2012 par des étudiants de l’école des mines, désormais l'équipe s’est élargie pour continuer l’étude sur la production d’électricité issue du pédalage. Cinq prototypes ont vu le jour. Ils seront mis à rude épreuve par l’équipe surentraînée d’Ocivélo lors de cette première phase de test. D’une puissance nominale de 100W, les vélos sont branchés en parallèle. L’expérience est concluante, l’équipe se relaye durant les 54 minutes du film et seuls trois vélos seront nécessaires pour couvrir les besoins énergétiques du vidéoprojecteur installé dans la salle de conférence de l’école des mines.
VÉLO EN BOIS DE RÉEMPLOI
Le projet commence avec une expertise technique sur la faisabilité de construction en réemploi d'un vélo électrique dessiné initialement par l'agence BP design. Cinq prototypes de vélos seront construits dont deux en réemploi. Open Sources relève le défi de préserver tout le cahier des charges technique ainsi que les prescriptions en matière de design. La version récup' sera entièrement prise en charge par le collectif, depuis la conception jusqu'à la livraison de l'objet fini pour le festival. L'objectif est de proposer une alternative concrète aux schémas de production énergétiques ou industriels, en développant deux vélos avec des déchets collectés localement.
Suite à une étude formelle réalisée par BP Design, l’équipe du festival missionne Open Sources pour étudier la faisabilité d’une production de l’objet en déchets. Deux hypothèses productives se dessinent en parallèle sur la base des esquisses proposées par cette agence. BP assure le suivi de production de la version thermoformée tandis qu’Open Sources conçoit et fabrique son homologue en bois de réemploi. L’objectif est d’arriver à produire le même objet en suivant des cheminements constructifs divergents. OS s’empare de la forme et se lance dans l’aventure pour étayer des pistes de réflexions concrètes sur l’hypothèse d’une faisabilité industrielle de l’objet en réemploi.
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Structure du vélo en cours de construction.
Coques latérales en bois de récupération (cagettes, isorel, chutes de production, bancs d'église en chêne).
Étapes de construction de l'assise en lattes de lit.
OÙ IL EST QUESTION D’ÉNERGIE GRISE
Cette action de détournement du design a pour vocation d’interroger les schémas de conception et de production d’objets issus d’une logique consumériste d’usage et de transformation de la matière. Les pistes prospectives empruntées ici, sont l’expression d’un scénario productif local qui attire l’attention sur l’émergence de modes de fonctionnement alternatifs. Le produit peut et doit être détourné à son tour pour s’ajuster aux contraintes matérielles et culturelles d’un autre lieu de production. La racine même du design symbiotique est de s’adapter en permanence pour garantir les conditions de renouvellement nécessaire du biotope dans lequel nous évoluons. Le vélo en réemploi est construit dans cette optique : la préservation des formes (l’énergie grise cristallisée dans nos déchets) ainsi que la facilité de déconstruction de l’objet favorise un réemploi ultérieur des matériaux utilisés. Ceci a également pour avantage de faciliter la maintenance, l’upgradabilité et la réparation du produit.
télécharger la page des scénarios d'usages en haute résolution.
RÉSILIENCE DU TERRITOIRE
La diversité et la complexité des questions que soulève le développement soutenable exigent de prendre en compte toutes les étapes du cycle de vie d’un produit, ce qui interroge l’intégralité de la chaîne de valeurs. Dès lors, la recherche sur les systèmes résilients compare le territoire à un corps humain traversé par des flux de matières. La régulation du métabolisme corporel est alors vitale pour la survie des organes et des tissus qui le composent. Le corps étant lui-même dépendant de son environnement extérieur, il doit garantir la pérennité des systèmes qui l’entourent. Le projet de l’association porte une triple vocation :
- Réduire les quantités d’énergie nécessaires à l’extraction, au transport et à la transformation des matières premières.
- Limiter les prélèvements dans la nature.
- Diminuer les quantités de déchets à traiter qui représentent de lourdes charges pour les collectivités.
CLIN D’ŒIL À LA MÉMOIRE DU CYCLE STÉPHANOIS
Un nouveau dessin sera nécessaire pour repenser la structure, les matériaux utilisés et les savoir-faire mobilisés pour la construction des premiers prototypes. C’est là qu’intervient le design de réemploi, en faisant un clin d’œil à la mémoire de l’industrie du cycle Stéphanoise. Il révèle les spécificités du métabolisme territorial et de la culture d’une zone géographique en valorisant ce qui est tombé dans l’oubli. Il fait apparaître ce que l’on fait disparaître et mobilise les connaissances, les matières et les outils du tissu économique auquel il est intégré afin de permettre la transition vers des systèmes souples fondés sur la sobriété matérielle.
Premiers essais pour la production d'énergie. Trois vélos sont suffisants pour alimenter un vidéoprojecteur.
DESSINER L'ESPACE DANS LA CONTINUITÉ DES OBJETS
La scénographie et la signalétique sont construites à partir des mêmes matériaux que les prototypes de vélos : les bancs d’église en chêne. D’autres parties des bancs sont utilisées ici mais sous une forme plus brute afin que la transformation des matériaux de base reste visible. Seule une partie des pièces sont usinées, ce qui permet une lecture rapide des modifications apportées sur les objets réemployés. Toutes les découpes sont pensées de manière à exploiter au mieux le potentiel formel des matériaux. Ceci permet d’optimiser les stocks et de réduire les déchets de production. Les dispositifs scénographiques sont entièrement déconstructibles grâce à un travail sur les assemblages, par encastrement ou par visses. Ils peuvent être stockés à plat afin de faciliter le transport, la manipulation et le stockage de l’exposition.
Pour en savoir plus :
--- VOIR LE FILM SUR LE PROJET CURIEUZ'ÉNERGIES réalisé par le CCSTI la Rotonde
--- télécharger les panneaux d'exposition 1 et 2 sur 4
--- Le projet Curieuz'énergies
--- Avancement technique du projet
PARTENAIRES :
- Design industriel (vélo thermoformé) : BP design (Audrey Boba et Anselmo Panunzio)
- Conception réemploi, suivi de production et scénographie : Baptiste Menu
- Menuiserie : Nicolas Bouckaert
- Génie électrique (ENISE) : Jean Louis Lachaux
- Direction du festival et suivi de projet : Laure Dieulouard et Christian Goubier
- Sensibilisation à l'énergie et communication (Héliose, espace info énergie de la Loire) : Marjorie Farce
- École des Mines de Saint-Étienne :
Génie mécanique : Joël Monnatte
Étudiant ayant participé (structure vélo BP) : Hugo Bonnet
- Illustration : Victor Botas
- Mise en page : Jérémy Muratet Decker
- Crédits photographiques : William Nefussi, Baptiste Menu.
- Stage : Karyll Delrue